lundi 19 octobre 2015

En direct de Kathmandu

Nous sommes arrivés ce matin sans encombrés à Kathmandu. La circulation automobile était très fluide. Des motos, très peu de taxis , de bus et très peu de voitures circulent faute de carburant. Des files de plusieurs centaines de taxis et plusieurs milliers de motos débutent devant les grilles fermées des stations service. La file de bus s'étire  sur plusieurs kilomètres. Tous ces véhicules sont vides. Leurs chauffeurs attendent quelque part l'annonce de l'approvisionnement de la station. Trois litres par moto et 10 par voiture. Les particuliers ayant un peu d'argent, achètent le carburant au marché noir à 5 euros le litre.
Demain, nous devions partir en bus local mais il n'y en aura pas. Ce sera entassés à neuf dans un 4x4 que nous ferons la journée de route à un tarif trois fois plus élevé que d'habitude.
L'Inde continue à asphyxier le Népal.
L'aventure continue. Quand nous aurons atteint le village et que les trois tonnes de nourriture auront été livrées et distribuées,
nous serons vraiment soulagés.


samedi 17 octobre 2015

NEPAL ACTION: Changement de stratégie. Trois tonnes à la place de 400 kilos.

J-1 avant départ et beaucoup d'autres changements depuis mon dernier article.
J’écrivais le 22 mai dernier sur ce blog, que je préférais payer une dizaine de porteurs que de dépenser de l'argent dans le transport par hélico. La situation actuelle nous à fait voir les choses autrement.
Aujourd'hui, avec le blocus indien sur le carburant et de nombreuses denrées alimentaires, les vacances scolaires avancées, beaucoup de fonctionnaires en congés, des bureaux fermés et les fêtes de dasain, nous avons été obligés de revoir notre stratégie en urgence.
Chrystelle, moi, Pradip le guide et cinq porteurs, partirons lundi 19 au matin  pour une longue journée en bus local (si on en trouve un) qui nous mènera à Arughat, gros village en fin de route.
Le lendemain, nous en repartirons chargés de 40 kilos de vêtements, de plusieurs kgs de viande séchée, notre nourriture et nos tentes. Nous mettrons quatre jours pour arriver au village de SARSIM. C'est un gros village à trois heures de marche du sentier du Manaslu. Les touristes ne passent jamais par ce village et ils en ignorent même son existence.Le 23 oct l'assistant guide partira de Katmandou avec un camion chargé de 3 tonnes de nourriture composé de: 1500 kg de riz, 400 kg de sel, 400 litres d'huile et 700 kg de lentilles. Le 24, Suraj rejoindra Arughat en hélico et fera plusieurs rotation pour nous héliporter le chargement. L'instituteur du village sera là avec un listing des familles et nous aidera à répartir l'ensemble des dons. Nous espérons les trois autres jours, pouvoir aider les villageois à la reconstruction de leur maison.Le retour est prévu en quatre jours de marche et un jour de bus local, comme à l'allée. A Katmandou, nous en profiterons pour aller rendre visite à la petite Tserin Youden que l'association  fait scolariser dans une grande école de la ville.


samedi 10 octobre 2015

NEPAL ACTION J- 8. MODIFICATION DE L'OBJECTIF.

TSUM VALLEY INACCESSIBLE.
Nos guides éclaireurs sont revenus de leur mission d'information sur la possibilité d'accéder à la Tsum valley. Il en résulte que l'accès est impossible au delà du village de Lokpa. Ce serait dangereux de tenter le passage car les murs de soutènements en pierres sèches du sentier sont effondrés. Nous pensons surtout à nos porteurs et leurs kilos de charge humanitaire. J' avais pensé à cette éventualité et avais demandé aux guides de se renseigner sur le village de SARSIM qui se situe hors des sentiers touristiques. Ce village m'avait été signalé comme très pauvre par un instituteur rencontré trois ans plus tôt lors de notre premier trek en tsum valley. Depuis, je n'avais jamais eu le temps d'y passer et aucun des autres groupes non plus. Ce sera chose faite cette année je l'espère. Ce village de 75 familles est à 3 heures de marche de Philim qui est à 4 jours d'Arughat que nous atteindrons après une journée de bus local à partir de Katmandou. Il y a dans ce village de nombreuses maisons détruites. Quelques taules ont étés apportées par hélico grâce à une ONG internationale.  Notre budget est de 8000 euros. Il nous permettra de payer: guide et porteurs pendant 12 jours ainsi que plusieurs centaines de kilos de vêtements et nourriture de base. Nous resterons dans ce village 3 ou 4 jours durant lesquels tout notre personnel ainsi que nous même, participerons aux divers travaux de reconstructions. Les membres de l'association qui partiront derrière nous seront chargés de compléter notre action.
Nous espérons pouvoir réaliser tout cela malgré les gros soucis d'approvisionnement en carburant (voir article précédent).

LA POLITIQUE EMPÊCHE LE NEPAL DE SE RELEVER

Alors que le Népal commençait à se relever après les deux terribles seismes du printemps, il est maintenant éttoufé par une crise politique qui engendre une pénurie de carburant. Voici un article pris sur internet. Il revèle les nouvelles difficultées subies par ce peuple.


NÉPAL: CINQ MOIS APRÈS LE SÉISME, LE PAYS ENGLUE DANS UNE CRISE DE FUEL
Il faut parfois faire une journée et demie de queue devant les neuf stations-service ouvertes de la capitale pour obtenir un bidon d’essence de 10 litres. Les files de voitures, camions et bus à l’arrêt s’étirent sur des centaines de mètres le long des trottoirs de Katmandou (Népal) en attendant un hypothétique ravitaillement. Depuis quatorze jours, les Népalais vivent sur leurs réserves de fuel. Les camions-citernes ne passent qu’au compte-gouttes à la frontière avec l’Inde. Seuls une trentaine par jour seulement, alors qu’il en faudrait entre 300 et 350 pour un fonctionnement normal du pays
Depuis le début de la crise, il y a deux semaines, le gouvernement népalais rejette la faute sur l’Inde qu’il accuse d’entretenir et de favoriser en sous-main la révolte des Madhesis en refusant d'exporter son fuel.
« On ne peut plus acheminer nos bétonneuses pour reconstruire les écoles détruites par le séisme. On avait déjà pris beaucoup de retard à cause de la mousson », regrette un cadre d’une entreprise britannique chargée de rebâtir les établissements publics écroulés à la suite du terrible tremblement de terre d’avril et mai dernier.
Des corridors humanitaires
Face au spectre de l’enlisement du pays dans une nouvelle crise, les ONG alertent sur les conséquences humanitaires liées à la pénurie d’essence. « La crise du fuel a déjà un impact néfaste sur la nourriture et les besoins primaires », alarme l'association internationale des ONG népalaises (AIN). Elle réclame d'ailleurs l’ouverture de corridors humanitaires et l’acheminement d’essence par voie aérienne.
« On ne peut plus assurer le suivi des patients. On a pu louer des voitures avec essence. Mais on ne peut plus continuer. La crise du fuel est en train de se transformer en crise humanitaire », explique Sarah Blin, directrice d’Handicap International au Népal.
L’ONG dispense des séances de kinésithérapie aux populations les plus reculées, victimes du tremblement de terre. Il lui est désormais impossible d'assurer cette mission. Autre conséquence, plus inquiétante encore, le programme alimentaire mondial (PAM) accuse déjà un retard de 15 % sur la nourriture censée être distribuée.