QUELQUES PHOTOS du trek humanitaire du mois de novembre.
BLOG d'une petite association humanitaire qui agit au Népal.
vendredi 9 janvier 2015
Népal: Compte rendu humanitaire
Voici le compte rendu du couple qui est parti au mois de novembre pour le compte de l'association.
Je tiens à rappeler que tout participant à un trek humanitaire, paye son billet d'avion et son trekking.
L'association prend en charge les porteurs supplémentaires et les achats des dons. Les participants se chargent bénévolement de la répartition et distribution des dons en étroite collaboration avec le guide. Ils suivent le programme et le plan de cheminement établi par les membres du bureau de l'association.
Compte-rendu
du trek humanitaire dans la Tsum Valley (Association L.E.M.M)
Dates : 24 Novembre – 9 Décembre 2014.
Participants : Jean-Marc et
Jacqueline P, Prakrass (guide francophone), Bena (Assistant-Guide), Utam
(Porteur), Milan (Porteur), Basanta (Porteur).
A Kathmandu, Suraj, Prakrass et Bena ont acheté
fruits secs, viande séchée, chocolats, bonnets, ouvre-boîtes, brosses à dents
et dentifrice. Les vêtements apportés de France et les chaussures sont ajoutés
à ces provisions et répartis entre les trois porteurs de LEMM.
Le programme suivi est celui qui a été établi
précisément par Jacques (à l'exception de la durée réduite de séjour à
Dumje : une nuit au lieu de deux nuits du fait de l'absence des enfants du
monastère). Nous ne reviendrons donc pas sur le parcours du trek. Ce
compte-rendu se focalise sur les actions humanitaires jour par jour.
Jr 1 : lundi 24 Novembre
Bus de Kathmandu à Arughat par la nouvelle piste
(parcours chaotique mais intéressant car il dessert des villages isolés). Bus
bondé au fur et à mesure de sa progression.
A Arughat, achat de ballons et pompe, cordes à
sauter, craies, pour distribuer dans les écoles.
Jr 2 : Arughat. Première
distribution de photos à la sortie (Arughat Bazar). Accueil souriant mais
légère déception pour les habitants qui auraient aimé recevoir en plus un petit
cadeau d'accompagnement. A la fin de la piste, nous trouvons des voisins de la
maman de Sosti et Soni. Les deux petites filles sont à l'école et la maman
n'est pas chez elle : nous laissons aux voisins les deux ardoises Veleda
et les feutres, les fruits secs, pour les deux enfants (nous les verrons au
retour et recueillerons les informations les concernant : voir plus bas).
Jr 3 : RAS - Distribution de
photos.
Jr 4 : Ecole de Jagat :
distribution de photos, de ballon et cordes à sauter, craies pour les
enseignants. Nous sommes frappés par l'état de vétusté de l'école (la
comparaison ultérieure avec l'école moderne de Philim est saisissante) et
surtout par le dénuement de nombreux élèves. A notre retour, nous laisserons à
une institutrice (habitant au lodge de Salleri) une trentaine de cahiers qui
seront donnés aux enfants les plus démunis sous le contrôle des professeurs.
Dobhan : Photos d'enfants données à leur
institutrice (les enfants vivent dans un hameau éloigné et les cours n'ont pas
encore commencé en ce début de matinée).
Jr 5 : Distribution de photos
sur la plage le long de la rivière. Juste avant le pont qui mène à Philim, nous
laissons les photos des habitants de Bhangsing à la maison en contrebas :
les personnes qui y habitent connaissent bien les personnes photographiées et
leur transmettront.
A Philim, nous laissons au lodge les habits
destinés aux hameaux situés plus haut.
Jr 6 : Entre Lokpa et Philim,
Bena retrouve le sentier qui mène à la maison des enfants
« sauvages ». Ils ne sont plus sauvages (il faudra trouver un autre
nom …) et nous donnons habits et chaussures prévus par Jacques et
Chrystelle. Le père parle népalais. Voici les informations qui nous ont été données :
Composition de la famille Gurung :
- Père : Palden, 63 ans
-
Mère : Phurba Jungbsi, 41 ans
-
Fille aînée : Nawang, 22 ans, mariée (mari
présent) et bébé fille de 3 mois, Tubten
-
Garçon : Thinle, 20 ans, absent (travail
aux champs )
-
Garçon : Ngima, 18 ans, absent (travail aux
champs )
-
Fille : Pemba, 12 ans, absente (travail aux
champs )
-
Fille : Ambi, 9 ans, absente (travail aux
champs )
-
Garçon : Lakpa, 10 ans
-
Fille : Puti, 6 ans
-
Fille, Sechen Angmo, 13 mois
Aucun enfant n'a été ou n'est
scolarisé. Le père aimerait que ses trois derniers enfants suivent une
scolarité à l'école de Philim. Le coût de la pension complète à Philim est de
4.000 Rs / mois. Prakrass conseille au père de limiter sa famille à 8
enfants...
La famille doit s'installer pour
l'hiver sur le versant ensoleillé de la vallée sur des terrains qui
appartiennent au frère du père. Cette famille nous apparaît unie et, à défaut
d'éducation scolaire, les enfants reçoivent au moins l'affection de leurs
parents. A l'exception du père, aucun d'eux ne comprend le népalais. A notre
retour, nous croiserons Lakpa en train de garder les chèvres : il ne se
sauve pas, accepte une barre de céréales mais reste muet. Que faire pour les
aider à recevoir une instruction qui leur permettrait d'accéder à un niveau
moins précaire ?
Jr 7 : A Chumling, visite de
l'école, dons de ballon et cordes à sauter, distribution des photos dans les
hameaux environnants (photos). Accueil chaleureux : nous apprenons les
premiers mots de tibétain (Tachidele = Namaste ou tuchle pour merci.
Rachen Gumpa ne reçoit plus de
touristes (apparemment certains guides profitaient de leur passage pour lutiner
les jeunes nonnes...). Nous passons donc la nuit à Burji : accueil
sympathique et ambiance familiale. Le petit dernier est très gâté. Les autres enfants
sont à Kathmandu. Nous faisons connaissance avec le plat tibétain
« tsampa » (farine cuite de sarrasin sous forme de polentina
accompagnée d'une sauce redoutablement épicée).
Jr 8 : Visite de l'école de
Burji : ballon, cordes à sauter (photo)
A Phurbe, Bena nous invite à
rejoindre une famille en grande précarité : le père s'est suicidé après
saisie des biens pour dettes laissant deux enfants (garçons de 4 et 8
ans : voir photo). Don de vêtements pour les enfants. Nous ne verrons pas
la mère partie ramasser du bois. C'est une voisine âgée qui nous accueille (voir photos).
A Phurbe, nous donnons les
photos des treks précédents et gagnons Chule puis Nile.
A Chule, Prakass fait le tour
des familles du village et leur demande de nous rejoindre vers la rivière.
Grand rassemblement pour le don de vêtements aux enfants (voir photos). La distribution se fait dans
le calme par âge croissant. La veille nous avions réparti les vêtements
réservés aux enfants des deux villages de Nile et Chule en deux lots
équivalents. Le grand nombre de vêtements que vous nous aviez confiés a permis
une répartition équitable sans laisser d'enfants sans don.
A Nile, autre modalité de
distribution : c'est le responsable du village qui établit la liste des
enfants du village avec leurs âges respectifs. Il réunit ensuite les enfants et
leurs mères dans la cour de la maison et à l'appel de chaque enfant, nous
donnons les vêtements. Ici aussi, retour émouvant de la part du responsable du
village, des parents et des enfants (photos). A noter que le responsable parle couramment anglais et se rend
plusieurs fois par an à Kathmandu. Déjeûner chez lui dans une maison
traditionnelle.
De retour sur Burji, nous
passons par l'école de Nile / Chule : elle est fermée (vacances scolaires
hivernales) puis visite du monastère de Rachen Gompa (photo).
Jr 9 : Dumje
Les enfants du monastère sont
partis à Kathmandu pour y passer l'hiver. Seule reste une gardienne qui parle
uniquement tibétain. Nous donnons bonnets, polaires, fruits secs, viande
séchée, mikado, comme prévu pour les jeunes nonnes.
Trois jeunes enfants sont
présents depuis quelques mois au monastère : le père est parti et la mère
les a abandonnés au monastère .
- une fille Tsiring Yodon, 9 ans
(nous lui donnons bonnet, gilet et chaussures). Parle tibétain, népalais et
anglais.
- un garçon Yutu, 7 ans
- un garçon, Tachi, 3 ans
- par contre, un 3ème garçon,
Tsoan Kalbo, 8 ans, vit avec sa mère (à Kathmandu?). A vérifier.
Jr 10 : Départ du monastère
Dumje pour Lokpa
En contrebas, peu après le monastère,
maison avec mère et deux enfants (garçons : Nawan, 7 ans, et Dawa, 5 ans).
Dons des photos, fruits secs, vêtements à la maman, bonnets aux enfants. Le
père travaille aux champs.
Ripchet : effectivement le
village paraît être d'une grande pauvreté. L'école est fermée. Les photos sont
laissées au lodge (photo) ; la propriétaire les transmettra aux
enseignants qui logent chez elle pendant la période scolaire. A noter que les
écoles ferment pour la période hivernale à partir de Décembre.
Jr 12 et Jr 13 : Philim
Visite des forgerons et des hameaux
au-dessus de Philim.
Distribution des photos,
vêtements (voir photos) et, sur indication d'une femme du hameau, don d'argent
à une petite fille de 11 ans (Raji Gurung) et à son frère de 16 mois (Sangam).
Un autre frère est absent : Salon, 8 ans. Le père s'est suicidé pour
dettes et la mère est partie travailler en Europe pour rembourser. Voir photos
des enfants et de l'habitation.
Jr 14 : RAS
Jr 15 : Lundi 8 Décembre.
Nous voyons Sosti et Soni
(jumelles de 7 ans) qui nous attendent depuis 3 jours. La mère vit seule avec
ses enfants. Après avoir vendu maison et terres, le père est parti en Inde et
ne donne pas de nouvelles.... A l'aller la maison des enfants était fermée et
nous n'avions pu joindre ni la mère, ni les enfants qui étaient à l'école. Nous
ne connaissons pas les moyens de subsistance de cette famille.
Jr 16 : Retour à Kathmandu par
l'ancienne piste. Bus encore plus bondé qu'à l'aller. Passagers sur le toit.
Dernière soirée et nuit avant le
départ passée avec Suraj et son épouse. Accueil chaleureux et généreux.
Remarques :
1/ Les indications précises portées sur les
pochettes-photos et l'implication de Prakass et Bena ont permis de remettre la
plupart des photos, soit directement aux personnes photographiées, soit à des
voisins ou connaissances proches (maison avant le pont de Philim, institutrice
à Dobhan, propriétaire du lodge à Ripchet...) tout au long du parcours (nous
n'avons pas systématiquement marqué dans ce compte-rendu les lieux et personnes
rencontrées).
Il reste quelques photos de personnes non
retrouvées ; les pochettes sont restées à l'agence Napoleon Trekking en vue
d'un prochain trek.
2/ La Tsum Valley se subdivise en 2 districts
aux revenus différents, Chhokang Paro et Chumchet.
Le district de Chhokang Paro est plus aisé du fait
de la récolte et de la vente de plantes recherchées pour leur utilisation en médecine tibétaine.
Au contraire, le secteur de Chumchet est très
pauvre (cf. Ripchet, hameaux autour de Chumling et de Philim) car il ne
bénéficie pas de cet apport. De plus, ces hameaux à l'écart des sentiers de
treks ne reçoivent pas de visiteurs étrangers.
3/ Réflexions issues de discussions avec Prakass au
cours du trek pour de possibles actions ultérieures :
Selon
le responsable du village de Nile, d'autres trekkeurs avaient distribué
précédemment des vêtements. Ces dons se sont faits sans qu'il ne soit consulté,
ce qui a conduit à faire des dons à des familles qui n'étaient pas dans un réel
besoin tandis que d'autres plus défavorisées n'en ont pas bénéficié.
Quelques
suggestions qui prolongent les actions menées et correspondent aux
objectifs poursuivis par les quatre fondateurs de LEMM : les aides
pourraient se focaliser sur des familles souffrant d'un dénuement financier et/ou
éducationnel crucial.
a) Plusieurs de ces familles ont
été identifiées grâce aux treks humanitaires successifs (Sosti & Soni,
enfants sauvages, enfants du monastère de Dumje, orphelins de Phurbe et hameaux
de Philim). Il convient d'éclaircir la
situation des 3 enfants de Dumje afin de savoir s'ils sont là à titre
temporaire en attente d'un placement en orphelinat et quelles sont les
relations avec la gardienne. En hiver c'est elle qui prend en charge ces
enfants. Avec quels moyens ? Quels soins et affection leur
apporte-t-elle ? Comme elle ne parle que tibétain et ne comprend ni le
Népalais ni l'anglais, il paraît important de recueillir des informations
auprès de la responsable du monastère. Nous avons demandé à Prakrass
d'effectuer des recherches à Kathmandu dans le secteur des monastères
bouddhistes pour tenter de la joindre. A suivre.
b) Comme le souligne Jacques, la
recherche de familles en grande précarité, à aider en priorité, peut se
poursuivre en visitant des hameaux encore inexplorés à l'écart des sentiers
classiques de trek (ex. : maisons dispersées au-dessus de Chumling).
Compte-tenu de la situation économique des deux districts de la vallée, il
semble effectivement que le district de Chumchet soit le plus affecté par la
pauvreté et l'isolement culturel, ce qui n'exclut pas la présence de familles
devant être aidées dans le district de Chokang Paro (ex. Phurbe).
c)
Une possibilité supplémentaire d'identification
de familles pauvres serait de s'adresser directement aux enseignants des écoles
ou aux responsables de village qui connaissent sans doute bien le milieu
familial de leurs élèves. Nous avons été frappés de voir à Jagat des enfants
dont la situation de pauvreté familiale était manifeste.
d)
Outre le don de vêtements, une action
complémentaire pourrait être la distribution de fournitures scolaires (cahiers,
stylos, voire de livres?).
4/ L'équipe népalaise était sympathique et dévouée.
Prakrass a été actif, vigilant et volontaire tout
au long du trek, tout comme Bena. Tous deux ont fait preuve de qualités
d'organisation et d'une sérieuse motivation. Prakrass souhaite s'impliquer dans
d'autres treks humanitaires de la Tsum Valley. Selon quelles modalités ?
Ceci est à voir bien sûr avec Suraj.
5/ Voir les moyens d'envoyer les photos du trek à
Suraj qui les transmettra aux membres de l'équipe.
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